Le Château Saint-Ange
Le château Saint-Ange, en italien Castel Sant’Angelo, est un monument romain datant de l’Antiquité. Il est situé sur la rive droite du Tibre, face au pont Aelius, actuel pont Saint-Ange, non loin du Vatican. Dans l’Antiquité romaine, il servait de mausolée impérial, il était alors connu sous le nom de mausolée d’Hadrien. Sa construction fut ordonnée par l’empereur Hadrien en 135. C’est son fils adoptif, Antonin le Pieux, qui achèvera la construction en 139, puis y ensevelira les cendres de son père.
Le mausolée abritera les cendres des empereurs jusqu’à Caracalla en 403. A cette date, il est intégré à la muraille aurélienne en tant que bastion avancé. En 537, le bâtiment funéraire, attaqué par le Goth Vitigès, est défendu par les soldats qui utilisent les statues de bronze comme projectiles. Puis en 547, Totila inclut l’édifice dans une structure fortifiée protégeant la rive droite ; le quartier prend ainsi le nom de Borgo.
En 846, les Sarrasins font une incursion soudaine dans la ville, pillent la Basilique Saint-Pierre et dévastent le Borgo. Pour le protéger, Léon IV le relie par une muraille au château, formant ainsi la « cité léonine ». Le château est ensuite transformé en prison, où quatre des Papes du IXe siècle trouvent la mort. Puis Marousie, fille de Théophylacte, aristocrate romain et maître de la milice au début du Xe siècle, en fait sa résidence. Il sert ensuite de refuge aux papes lors des guerres contre l’empereur, de 998 à 1227. Lorsque Urbain V rentre d’Avignon, il se fait remettre les clés du château. Mais en 1378, une bonne partie de l’édifice est saccagée par la population ; il sera restauré, agrandi et fortifié en 1389. Cette modification permettra à Clément VII de résister six mois au siège de Charles Quint en 1527. Puis son successeur, Paul III, aménage le bâtiment en palais tout en conservant son rôle de prison. Le 21 juillet 1871, le château est pris par l’armée italienne.
Restauré au début du XXe siècle, le château est isolé des autres constructions aux alentours de 1934.
Anecdote : Le château tire son nom actuel d’une légende apparue au IXe siècle, au sujet de la grande peste de 590. Le pape d’alors, Grégoire Ier, aurait eu une apparition de l’archange Michel, au sommet du château, remettant son épée au fourreau, signifiant ainsi la fin de l’épidémie. Pour commémorer l’événement, une statue de l’archange coiffe l’ouvrage (d’abord un marbre de Raffaello da Montelupo datant de 1544, et depuis 1753, un bronze de Pierre van Verschaffelt).